•    Tout d'abord, commençons par définir ce que l'on entend par "impact". Un impact est un effet produit par quelque chose qui a une incidence ou des répercussions sur un groupe, un lieu... Ici nous nous intéresserons à l'impact des fakes news sur l’élection américaine de 2016.

    Comme nous l'avons évoquer précédemment, cette élection s'est déroulée dans un contexte très particulier ( voir partie sur le contexte ). Jamais autant de fake news n'avaient été utilisées afin de déstabiliser, fragiliser les adversaires. Cependant, comment mesurer l'impact de ces fausses nouvelles sur l'électorat ? Ont-elles pu changer le vote des électeurs ? Répondre à ces questions s'avère difficile dans la mesure ou les avis différent selon le statut des personnes interrogées. Certes, nous pouvons admettre que certaines fausses nouvelles ont un impact lors de leurs divulgations car elles laissent souvent place à des polémiques. Ainsi Trump ( coutumier du fait ) attire l'attention sur ses folles déclarations et s'éloigne des sujets de fonds ( sécurité - emplois - santé ) ou il pourrait être plus en difficulté. Paul Horner, créateur de fake news appuie cette idéologie en partant du principe que du moment que les fausses nouvelles sont lues et relayées elles ont une influence. Cet avis est largement contesté dans le monde. Pour Jean-Marie Charon, sociologue spécialisé dans l'étude des médias au CNRS, les fausses nouvelles ont plus d'impact sur les médias eux-mêmes et les acteurs politiques que sur les électeurs.

    Vous l'aurez compris, difficile de savoir qui a raison ! Plutôt de prendre parti, nous avons décider de faire notre petite expérience ! Voici de quoi il s'agit : nous allons prendre une des fameuse fake news prononcée par Donald Trump puis par apport à celle-ci répondre aux questions suivantes : Avec quels objectifs cette fake news a-t-elle été délivrée, qui a-t-elle touché, qu'elle effet a-t-elle produit ? Par qui a-t-elle été relayée et dans quelles proportions ?

    Fake news choisie :  "Blancs tués par des Noirs : 81 %" 

    Alors que les États-Unis font face à des polémiques racistes, en pleine campagne électorale, Trump affirme, dans un tweet que 81/100 des blancs tués l'ont été par des noirs. Seulement quelques heures après, de nombreux médias tels que le Washington Post ont immédiatement relayé l’information sur leurs canaux respectifs en la contredisant et en rétablissant la vérité ( le vrai pourcentage est de 7,6/100 ). Ils ont établi que la source était fausse (l'organisme de San Francisco n'existait pas) et que Trump avait inversé les données officielles. Grâce à la réaction rapide des médias, cette fausse nouvelle n'a pas connu une grande propagation. Trump, de son côté, par cette déclaration espérait conforter son électorat conservateur et antisémite ( évangélistes,  klux klux klan ) et s'impose une nouvelle fois comme un personnage clivant.

        Aux États-Unis, des chercheurs de l'université de Stanford ont analysé l'impact des fake news sur l'élection de Donald Trump. Ils affirment que "pour que les fausses informations aient pu changer le résultat de l'élection, un seul article aurait du convaincre 0,7/100 des personnes votant Clinton ou s'abstenant de changer leur vote pour Trump". Pour tirer ces enseignements, ils ont étudié de nombreuses données pour après les recouper avec un sondage effectué auprès de 1200 américains. Ces chercheurs constatent que même si les fausses informations sont présentes en abondance sur les réseaux sociaux, elles ont beaucoup moins d'impact que les médias traditionnels. 

     

    traduction : recall seeing = se rappellent d'avoir vu / recall seeing and believed = se rappellent d'avoir vu et cru

    Ce graphique est l'illustration des résultats d'une autre étude publiée par ces mêmes chercheurs. Ces scientifiques ont choisi de sélectionner de nombreux articles de la presse courante. Ils ont glissé, parmi eux quinze articles élaborés par leurs soins diffusant des fausses informations. Après avoir présenté l'ensemble de ces dépêches aux sondés, ils leur ont demandé, si ils se souvenaient d'avoir lu et cru ces articles.  Les résultats apparaissent sur le graphique au-dessus. Comme on le voit les vraies informations ( big true ) ont majoritairement marquées les américains à hauteur de 70% et 57% (barres bleues et rouges). 15% se rappellent d'avoir vu des fake news. Ce pourcentage a été donné par des scientifiques qui eux connaissaient les vraies des fausses informations. Mais la donnée la plus importante est le pourcentage de sondés qui admettent, en plus de l'avoir vu, avoir cru cette fake news. Il s'établit à 8%. Ces chercheurs ont affiné les résultats de cette étude en incluant de nouveaux paramètres ( menteurs...) . Ils en sont finalement arrivés à 1,2% de sondés qui se sont souvenus avoir vu une fausse information. Nous avons choisi cette étude parmi d'autres pour sa fiabilité mais aussi sa démarche simple et précise.

    En conclusion, il est compliqué de tirer des conclusions définitives sur l'influence qu'ont pu avoir les fausses informations sur la campagne présidentielle américaine de 2016. Nous pouvons tout de même affirmer, grâce à des études scientifiques crédibles que l'impact des fakes news semble aujourd'hui dérisoire et n'est pas capable de bousculer le sort d'une élection d'une telle importance.  Cependant, avec l'évolution de notre société, les réseaux sociaux pourraient devenir la première source d'informations au monde et ainsi laisser une place plus importante encore aux fake news. L'influence de celles-ci seraient alors décuplé et pourraient, à l'avenir avoir un rôle déterminant dans les résultats des futures élections.

      


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